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Décembre 1996. Aix-en-Provence, agréable cité provençale située dans l'est de l'Occitanie (sud de la France).

 

 

 

 

> Le voyage vers la Terre Adélie
 
 

Jeudi 5 décembre 1996 :

J'ai quitté ma famille et ma chère Provence la veille, et c'est en TGV que j'ai rejoint mon camarade Frédéric qui m'héberge à Paris pour la nuit. Nous nous rendons le lendemain matin à l'aéroport de Roissy-Charles De Gaulle, départ vers 11h30 pour les 13 heures d'avion avant d'arriver à la première escale: Singapour. Le voyage avec la "Singapore Airlines" est très agréable: hôtesses charmantes, avion A340 spacieux, vidéo-audio ludique sur chaque siège et trajet décrit en temps réel. Pour la première fois que je prend l'avion! L'institut polaire nous a gentiment aménagé une journée de "stop-over" pour récupérer des 10 heures de décalage horaire avec Paris. Mais c'est surtout dans les magasins au "Lucky Plazza" que les hivernants passeront leur journée. Arrivé à 7h30, j'en profite aussi car c'est l'occasion rêvée de se fournir en matériel photo et vidéo. Mais un conseil: prenez un bus avec l'AIR CON car la chaleur est étouffante.
Deux jours d'avion avec la Singapore Airlines
Puis on reprend l'avion, direction Melbourne en Australie et sa courte escale de 4 heures (on ne bougera même pas de l'aéroport). Un dernier vol de 45 minutes avec Ansen Australia pour rejoindre enfin le petit port d'Hobart au sud de la Tasmanie. Le pilote du petit 727 devait être un "jeune conducteur" car on a dégusté...



 

Dimanche 8 décembre 1996 :

L'Astrolabe - Au quai d'Hobart - © DIGGI
L'Astrolabe au quai d'Hobart
Après une soirée en ville, départ du bateau à 7h du matin heure locale. L'Astrolabe, un "brise-glace de classe I" basé à Hobart, effectue cinq rotations avec la Terre Adélie pendant l'été austral (de novembre à mars). Nous faisons partis de la première rotation qui doit normalement atteindre la base (une rotation, appelée RO, a lieu au mois de novembre mais le navire ne peut alors s'approcher de la base, bloqué par la banquise).
A peine sorti du port, le bateau bougeait déjà. Le temps d'une petite démonstration d'utilisation des combinaisons de survie en mer, où j'ai été désigné comme cobaye, il y a déjà des malades.

Malheureusement, alors que le bateau n'avait pas encore atteint une mer agitée (toujours pas sorti de la baie), des caisses de la cargaison s'étant renversée dans la cale, l'Astrolabe fait demi-tour vers Hobart à 16h. Arrivée au port vers 22h. Du coup, le temps de la réparation, on a eu une journée complète pour découvrir la capitale de la Tasmanie.
La Tasmanie, état d’Australie de 450 000 habitants (capitale Hobart) est formé par une île de 67800 km² au sud du détroit de Bass. L’île, aux côtes découpées, correspond à un massif ancien très raviné (altitude max. 1545 m). Découverte en 1642 par A. Tasman, elle fut colonisée au XIXe siècle par les Britanniques et servit notamment de terre de déportation. Les autochtones (Mélanésiens) furent massacrés. Colonie séparée de la Nouvelle-Galles du Sud en 1825, elle obtint un gouvernement autonome à partir de 1856. Le climat tempéré favorise l’élevage (bovins et ovins) et la culture des fruits.
La fontaine aux français - Parc botanique d'Hobart - Photo © Arnaud Salaun
La fontaine aux français - Parc botanique d'Hobart
The Ball and Chain Grill, Salamanca Place Hobart Tasmania
Voilà pour le petit cours de géographie! Notre visite a commencé par le centre ville, avant de découvrir l'agréable jardin botanique d'Hobart. Le repas du soir, dernier restaurant avant longtemps, a été bien choisi. Le "Ball and chain" est réputé pour la qualité de ses viandes tout autant que pour ses charmantes serveuses.
En prévision du lendemain, j'ai mis un patch "scopoderme" contre le mal de mer derrière mon oreille...


Lundi 9 décembre 1996 :

L'Astrolabe - le navire de liaison de l'Institut Polaire Français
L'Astrolabe - Navire polaire
Après quelques aux-revoirs aux charmantes australiennes, nous avons quitté (pour de bon cette fois) la Tasmanie vers 23h. L'Astrolabe est enfin lancé à son allure "véloce", et la mer reste relativement calme (roulis de 15°). On en profite alors pour déguster les fruits d'été (fraises, pêches, mangues) qui font défaut en Europe en ce mois de décembre! Sinon, à part la vidéo et les bouquins du salon, les activités sont très réduites. Et ceux qui ne sont pas trop malades (c'est mon cas) commencent déjà à s'ennuyer.

Dimanche 15 décembre 1996 :

Une "petite" tempête vendredi et on arrive déjà en vue du premier iceberg ce matin. C'est l'émotion dans le bateau! Tout le monde est sur le pont, caméscopes et appareils photo sortis. Pour la plupart d'entre nous, ce spectacle est le début de l'accomplissement d'un rêve. Vision des premiers manchots Adélie, phoques, morceaux de banquise, icebergs de plus près, soleil de minuit... Sans oublier le froid qui rebute nos élans de conquérants polaires. Mais pas de baleines!
Vers 18 heures, le commandant nous a offert un apéritif et le cocktail "Astrolabe" était fameux. Il en a profité pour nous remettre les diplômes de "franchissement du cercle polaire sud".

Lundi 16 décembre 1996 :

Le bateau a essayé, ce matin, d'atteindre la base Dumont D'Urville par Cap Martin mais le passage reste bouché. On est donc en train de faire le tour de la banquise en eaux à peu près libres. D'ailleurs, le bateau s'est remis à rouler et à tanguer.
Les journées sont très longues (2 ou 3 heures de nuit à peine). Ca fait bizarre de pouvoir voir le soleil à minuit. Mais les couleurs oscillantes entre le bleu et le blanc sont magnifiques, sans parler des couchers de soleil. On a changé d'heure pour passer à UTC+10 et on ne sait pas si l'on va pouvoir atteindre la base en bateau car la banquise est solide. Au cas où, on nous a demandé de préparer un seul sac pour partir en hélicoptère.

 

 



 

     


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